Derrière ce pseudo un chouïa provocateur (emprunté à une splendide couverture de Valeurs Actuelles), se cache Eric Labbé, un activiste de la scène club et de la nuit parisienne depuis une quinzaine d'années. Connu comme une figure politique du « fight for your right to party » mais aussi comme ancien disquaire, organisateur et DJ, peu de gens le connaissent comme producteur de musique électronique même si son ancien projet Headphone Karaoké a un peu tourné dans les clubs pendant les années 2000.

Musique pour faire différentes choses

Ces 4 tracks doivent être prises comme 4 invitations à fêter la fin du lockdown de différentes manières et à différents moments. Un peu comme si on suivait quelqu’un dans 4 fêtes différentes au cours d’une journée. Elles ont chacune un titre court parce que c’est plus pratique et un titre long parce que c’est plus rigolo.

- Nigeria Buick (Musique pour se perdre au Nigeria dans une vieille Buick décapotable) est un morceau de disco nourri d’influences afro-beat et jazz psychédélique (de William Onyeabor à Alice Coltrane). Il sera parfait à 21h pour un petit before en plein air.

- Pulp Giorno (Musique pour suer au Pulp en pensant à John Giorno) est un double hommage. D’une part au Pulp, ce club dirigé par une bande de lesbiennes déjantées de 1997 à 2007 et l'un des clubs les plus intéressants et les plus dingues qu’ait connu Paris. Et d’autre part au poète américain John Giorno. Il devrait bien marcher en début de nuit, vers une heure du matin, dans un petit club sombre et bas de plafond.

- Amour Soleil (Musique pour faire l’amour sur le dancefloor au lever du soleil) est un trip Cologne-Berliin qui parle de l’amour des fêtes au petit matin. Il sera parfait à 7 du matin, à l’intérieur ou à l’extérieur, mais il aura besoin de rayons solaires.

- Pieds Nus (Musique pour se dandiner pieds nus dans l’herbe fraîche) est une petite ritournelle downtempo avec des cordes et des cuivres pour danser dans le jardin avec des enfants en plein après-midi.

Ce disque est dédié à la mémoire de Thomas Koundé, chanteur et bassiste franco-béninois avec qui j’ai fait joué de la musique à la fin des années 90 en compagnie d’Alexis Vincent et dont ce dernier m'a annoncé la mort pendant que je mettais la dernière main à cet EP.